Je viens de remettre la main sur un texte écrit durant Artfèvre 2020, et je lui donne beaucoup plus de sens avec du recul. Étonnant de voir comment on peut écrire des choses sans vraiment les comprendre…
La discussion avait été transcendante. Difficile, même : mes repères s’estompaient, semblaient flous et d’un seul coup, se refermer sur moi-même. Je réalisais que ma place était ailleurs. Pas ailleurs physiquement, mais ailleurs mentalement. Je réalisais que les préceptes qui « dirigeaient » ma vie, de manière tellement certaine, tellement évidente, venaient de bouger.
Comme si je sortais d’un ensorcellement, que mon comportement — ma perception, même — avaient étés durant des années, différents, et que, enfin, je me réveillais. Avec un arrière-goût amer dans le fond du palais.
L’incantation ne commençait pas : ses effets finissaient par disparaître. Comme sorti du brouillard, une certitude : bien que je n’étais pas le seul à réaliser le sort qui m’avait été réservé, beaucoup d’autres n’en avaient pas du tout conscience. Voire même : ceux qui n’en avaient pas conscience semblaient évoluer dans ce qui me semblait maintenant une béatitude malaisante.