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Atelier d'écriture. draft bell hooks
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title: La volonté de changer
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author: bell hooks
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status: draft
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J'avais commencé la lecture des derniers chapitres de ce livre il y a quelques temps, suite à un conseil autour de la relation de soin au travail, et de son rapport aux mœurs patriarcales masculines. Je me souviens y avoir trouvé quelques passages éclairants.
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J'ai appris à l'automne dernier qu'il avait été traduit en Français par les éditions divergences (ainsi que « A propos d'amour » / "About love"), pour le lire au printemps.
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Quelques citations commentées, comme d'habitude, surtout pour pouvoir les retrouver rapidement.
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## Introduction
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> En se contentant de leur coller l'étiquette d'oppresseurs et de les rejeter, nous évitions de montrer des lacunes dans notre conception des choses ou de parler de manière complexe du fait d'être un homme. **Nous évitions de nous demander en quoi notre peur des hommes déforme nos perspectives et nous empêche de les comprendre**. Haïr les hommes, ce n'était qu'une autre façon de ne pas prendre au sérieux les hommes et la masculinité.
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Ce sera dans l'ensemble le positionnement de bell hooks, qui se pose ici de manière différenciée de certaines autres approches politiques plus radicales. J'apprécie le fait que tendre la main passe par une remise en question des pratiques, qui sera quelque chose de défendu plus loin par l'autrice, quand elle dira qu'aimer, c'est aussi savoir se remettre en question.
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> C'est la vérité la plus douloureuse de la domination masculine: **la manière dont les hommes exercent le pouvoir patriarcal dans la vie quotidienne fait peser une menace terrible sur nos vies**, si bien que les femmes et les enfants se recroquevillent dans la peur et d'autres états d'impuissance. Ils se mettent à croire que la seule façon d'échapper à leur souffrance, leur seul espoir, ce serait que les hommes meurent, que le père patriarcal ne rentre jamais à la maison.
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Je trouve ça dingue à lire. Si clair, et terrible à la fois. Il me semble voir comment les schémas se répètent.
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> **Nous ne revendiquons pleinement notre pouvoir qu'au moment ou nous pouvons dire la vérité, à savoir** que nous avons besoin d'hommes dans nos vies, que les hommes sont dans nos vies que nous le voulions ou non, que nous avons besoin des hommes pour combattre le patriarcat, **que nous avons besoin que les hommes changent.**
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> Ce n'est pas vrai que les hommes ne veulent pas changer. Cependant, il est vrai que beaucoup d'hommes ont peur de changer. Il est vrai que des millions d'hommes n'ont pas même commencé à se demander en quoi le patriarcat les empêche de se connaître vraiment eux-mêmes, d'être en contact avec leurs sentiments, et d'aimer. **Pour connaître l'amour, il faut que les hommes soient capables de renoncer à la volonté de dominer. Qu'ils soient capables de choisir la vie plutôt que la mort. Qu'ils veuillent changer.**
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A ce moment du livre, on ne comprends pas vraiment de quoi il s'agit, et pourtant tout à quasiment été dit. Les chapitres qui suivent vont préciser la pensée, et expliciter ce qui est entendu par « l'amour ».
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## A la recherche d'hommes aimants
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> Il n'y a donc rien de surprenant à ce que ces filles et ces garçons grandissent avec une colère contre les hommes, une colère de s'être vu refuser l'amour, dont elles et ils avaient besoin pour se sentir entier·es, dignes, accepté·es.
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> Elles et ils apprennent alors à se contenter de la moindre attention réelle que les hommes se montrent capables de leur accorder. À surestimer la valeur de cette attention. À faire comem si c'était de l'amour. À ne pas dire la vérité sur les hommes et l'amour. À vivre dans le mensonge.
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Ce passage raisonne beaucoup chez moi, de part mon vécu de ce que j'ai pu vivre avec d'autres hommes, desquels j'ai pu même me considérer très proche. Je me revois quasiment quémander des moments d'attention, et surtout à donner beaucoup de valeur aux quelques rares miettes d'attention. Aïe. Ça fait mouche.
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Et elle le connecte au rapport que ça crée à la douleur:
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> Nous sommes si nombreuses et nombreux à avoir pensé pouvoir obtenir l'amour masculin en nous montrait prêt·es à supporter la douleur, prêt·es à vivre notre vie en affirmant que la masculinité que nous désirons est **celle qu'on juge vraiment virile parce qu'elle retient, retire, refuse**. Nous apprenons à aimer les hommes d'autant plus que nous savons qu'ils ne nous aimeront pas. Dans la culture patriarcale, s'ils osaient nous aimer, ils cesseraient d'être de vrais « hommes »
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C'est terrible, la suite du chapitre est à l'avenant:
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> Les mœurs patriarcales enseignent aux hommes une forme de stoïcisme affectif, d'après lequel ils seraient d'autant plus virils qu'ils ne ressentent rien ; mais si par hasard ils devaient ressentir quelque chose, et que ces sentiments les blessaient, la réponse virile consisterait à les étouffer, à les oublier, à espérer qu'ils s'en aillent.
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Le rapport aux émotions (et à leur non apprentissage), donc.
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> On considérait souvent ces hommes, qui exprimaient leurs sentiments, comme des individus qui cherchaient à attirer l'attention, comme des manipulateurs patriarcaux qui tentaient de voler la vedette aux femmes sur la scène du drame.
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> Dans une culture antipatriarcale, les hommes n'ont pas à prouver leur valeur et leur utilité, ils savent dès leur naissance que le simple fait d''exister leur donne une value, le droit d'être chéris et aimés.
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> Comme tant de femmes, elle s'était laissée séduire par les mythes d'amour romantique et rêvait d'un homme fort, dominateur, qui sait prendre les choses en main, fringant et audacieux; Elle n'a épousé cet idéal que pour se retrouver piégée dans une union avec un homme patriarcal sévère, cruel et sans amour.
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> Elle peut se réveiller et constater que son mariage n'est que maltraitance, qu'elle n'est pas aimée. Ce moment d'éveil est aussi le moment où son cœur se brise.
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Ce rapport à la maltraitance, et le fait de parler de *réveil* me parle tout à fait. Le réveil est d'autant plus difficile qu'il signifie que son cœur est brisé.
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> J'ai passé la plupart des mes années entre vingt et quarante ans à chercher l'amour auprès d'hommes intellectuellement brillants dépourvus de toute conscience affective, des hommes qui ne pouvaient pas donner ce qu'ils n'avait pas, des hommes qui ne pouvaient pas enseigner ce qu'ils ignoraient, des hommes qui ne savaient pas aimer.
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Et ça fait le lien avec une découverte récente de mon côté: les gens ne peuvent pas donner ce qu'ils n'ont pas. Espérer, c'est aussi imaginer les choses pour autre chose que ce qu'elles sont en réalité. Et hop, on bouche avec le fait de fermer les yeux. Le réveil n'en sera que plus compliqué.
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Un autre aspect que je trouve frappant dans ce paragraphe, c'est que l'attrait se fait sur la question de l'intelligence, « intellectuellement brillants », en métant donc de côté ce qu'on pourrait appeler l'intelligence affective.
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> Toute personne qui essaie de vivre l'amour avec un partenaire dépourvu de conscience affective souffre.
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Allez hop, petit rappel utile. D'ailleurs, par « vivre l'amour » on peut entendre plein de choses…
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## Comprendre le patriarcat
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content/ecriture/2024-06-02 - Deleste moi du lendemain.md
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title: Quand la vie à fini de jouer
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Quand la vie à fini de jouer, devant la lumière et derrière les ombres, se dévoilent les rides du lac, comme autant de tranches de soleil dans la froideur d'une nuit trop noire.
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« Dès le retour du bazar, Tabriz, ils ont cessé de s'aimer ».
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Déleste moi du lendemain. Je serais ce que je veux. Mon sourire célébrant le retour de l'écho, Bleu. Ample et pliant, souple.
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Le ciel accumule cette fois ci non-plus les ratés mais les rayons, le jour s'infiltrant entre les interstices, trouvant sa voie, celeste.
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Le thé bouillant vaut mieux que la suave odeur du pétrole.
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Texte écrit lors d'un atelier d'écriture, avec les contraintes suivantes:
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- 🧱 Matériaux: chercher des mots qui nous parlent / nous font réagir, dans des livres. Laisser les mots venir à soi.
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- ⌛Temps:
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- 15mn pour chercher les mots
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- 25mn d'écriture
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content/ecriture/2024-06-02 - Loup.md
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content/ecriture/2024-06-02 - Loup.md
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title: Geule de ?
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Gueule de bois immense, et franchement je ne comprends pas trop. Pas une goutte d'alcool hier, et j'aurais ptet dû, parce que... bah au moins je l'aurais méritée. Un peu d'eau sur le visage, et quand j'aperçois ma gueule dans le miroir, j'ai un mouvement de recul.
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Ma tête est couverte de poils, longs, une mâchoire allongée, un... putain c'est quoi ce truc. Un groin ? Un museau ? Merde, un museau. J'ai une tête de clébard.
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Je dois être en train de rêver, en pleine hallucination. Allez, hop, une sieste.
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Manque de bol, 6 heures de « sieste » plus tard, je me réveille et ça PUE le clébard mouillé. Des poils plein le lit. Deuxième passage devant la glace. C'est pire qu'avant. Une vraie gueule de flic, des canines acérées. J'envoie un message à Camomille, avec une photo, question de lui faire part de la situation, et on se donne rendez-vous sur la place de l'église.
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Dehors, je vois la lune, pleine, bien sur. Et j'ai une de ces dalles. Je croyais qu'avaler tout le contenu du frigo m'aurait aidé, mais rien n'y faisait. J'avais une de ces fringales.
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Je termine nez à nez avec Camomille, qui me regarde mi amusée, mi apeurée.
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«
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- Canon ton déguisement, y'a une surprise party ce soir ou bien ?
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- Euh non, mais Camomille j'suis sérieuse là, je comprends rien. Et puis j'ai une de ces dalles. T'as rien à graille ?
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- Ben non j'ai rien à graille. Bon, qu'est-ce qu'onf ?
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».
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Ça me tord le bide, ce truc. Je comprends rien, et pourquoi elle me dit rien, elle croit vraiment qu'on va à une soirée déguisée ?... Pfff. Bon, elle sent quand même vachement bon, la Camomille, ce soir.
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On s'avance doucement sous le clair de lune et le décor change. Tout autour, des lianes, une foret de lianes, verte, mousseuse, et agitée. Devant, derrière, dessus, dessous. On n'y voit pas à deux metre. Et toujours, cette faim qui me tiraille, et Camomille qui sent si bon...
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« Je peux sentir ta main ? T'as mis un parfum ou quoi ? »
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« Sérieux ? T'es sérieuse là ? Tu crois pas qu'on devrait se préoccuper des lianes autour de nous plutôt ? »
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D'un coup, une des lianes se saisit d'un couteau, et se taillade elle même, creusant un passage devant nous. Derrière, la mousse grossit, et le sol se dérobe sous nos pieds, tant et si bien qu'on est obligés de se laisser glisser dans cette foret de liane et de mousse.
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On glisse, on glisse, virages serrés bien négociés. Le moment serait en fait parfait, si seulement j'avais pas aussi faim, et d'un coup la descente semble s'arrêter, et on se retrouve obligées de plier les genous, de monter presque malgré nous.
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Devant nous, une tulipe, énorme, type tournesol géant, qui, aussi étrange que ça puisse paraitre, nous regarde. Je ne sais décidément pas ce que j'ai gobé hier, mais ça me fait pas vraiment du bien.
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Les pétales semblent se détacher un à un, et la tulipe chante presque en nous regardant.
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« Je t'aime… Je t'aime pas.
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Je t'aime… Je t'aime pas.
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Je t'aime… je t'aime pas.
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Je t'aime.»
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Dernier pétale. La tulipe nous sourit.
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Je suis statique mais mes yeux ne savent plus trop à quoi s'accrocher, les couleurs se mélangent, comme une peinture à l'huile qu'on effacerait avec un chiffon mouillé, faisant des grosses traces de couleur. Ça tourne de plus en plus vite.
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Puis les contours deviennent nets, le sol palpable. Je suis en terrain connu, chez les parents. Les petits gateaux sur la table, et des gateaux, à la camomille.
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Ma mère qui me regarde: « Alors chouchou, on a la gueule de bois ? Tu veux manger un bout ? »
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Texte écrit lors d'un atelier d'écriture, avec les contraintes suivantes:
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- 🧱 Matériel: Des cartes du jeu Dixit
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- 🤔 Consignes:
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- Conter une histoire, en tirant des cartes. L'histoire suit le déroulement suivant, chaque élement correspond à une carte:
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- personnage principal
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- situation initiale
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- bascule
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- péripétie
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- aliés ou ennemi
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- enjeu à résoudre / quete
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- résolution / fin sublimante
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- Se laisser porter par son intuition, ne pas trop réfléchir.
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- ⏰ Timing: 30mn
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content/ecriture/2024-06-02 - Une caresse de plus.md
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content/ecriture/2024-06-02 - Une caresse de plus.md
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title: Une caresse de plus
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Le soleil sur ma nuque, une caresse de plus. Une goute tombe sur la base de ma main pour que je lève la tête, rappel que nous ne possédons rien. Que nous sommes plus que ça.
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D'ici, je vois la lune.
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Les herbes hautes laissent place à un providentiel banc, tronc d'arbre couché. Le soleil chauffe ma nuque, et j'entends le vent dans les arbres. Une effluve végétale m'emplit les narines, terreuse, fleurie. Fruitée presque.
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Son odeur. Délice.
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Je te le dis, Louise, à toi qui m'entoure désormais de partout, confortablement. J'aime imaginer que ces ilots de nature se maillent les uns aux autres, dans cette tresse désormais tienne.
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Dans tes yeux l'eau, noire, quasi impermanente. La mousse et les herbes hautes laissent place aux couleurs marron et rouille presque orangées, le soleil perçant le feuillage par endroit, tâches de rousseur.
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Je remonte, est-ce un bras, un canal ? Les arbres poussent, géants humbles, cherchant la lumière, toujours. . Elles? Un voile se lève, une tension part. Je change de pied.
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Croix, étoiles. Des directions opposées, le sol marqué s'agite, par autant de traces que de passage. La vie ici bat son plein. Un câlin, aussi, en soutien.
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Tu est là, présente dans l'instant, à en plisser les yeux, à perte d'ouïe. En moi et en dehors. Le vent qui siffle dans les feuilles, même les cloches qu'on entend au loin. Je prends soin. De ce qui est, de ce qui reste.
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Les poteaux électriques, la route goudronée, le champ jaune et sec, étranges. Vestiges d'un autre monde, d'un autre temps. Tu n'y est pas, mais je tourne la tête et je retrouve les feuillages.
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Le soleil chauffe, à en plisser les yeux, et je me dépose sur l'arbre-pause, tout juste courbé pour accueillir mon dos.
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Une caresse de plus.
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Texte écrit lors d'un atelier d'écriture, avec les contraintes suivantes:
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- 🗺️ Écrire autour de la notion de territoire.
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- 🧱 Matériaux:
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- 📖 Un extrait de « Zizi Cabane », de Bérangère Cournut
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- 👣 Une ballade le cahier à la main, dans la nature, pour se laisser inspirer. Avec la consigne d'écouter.
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- ⌛ 45mn de ballade, 30mn d'écriture
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