Noyer le poisson

J'essaye de faire attention aux pratiques discursives et techniques de manipulations qui sont utilisées (de manière consciente ou non) dans les discussions que je peux avoir. A la fois dans ma manière de structurer ma pensée, mais également chez mes interlocuteurs·rices.

Un des mécanismes que j'ai vu plusieurs fois, dans des discussions avec des personnes plutôt progressistes, est

« noyer le poisson », en utilisant un argumentaire du type « Plutôt que de critiquer nos manières de nous organiser, ne devrait-on pas plutôt critiquer nos adversaires réels ? ».

ce type, qui viennent catégoriser les « critiques de son propre camp » comme des erreurs de stratégie.

Je me demande si ce n'est pas un paralogisme ou une réflexion fallacieuse, en tout cas j'ai l'impression que les discussions qui s'en suivent sont souvent moins intéressantes.

Pourtant, les deux ne sont pas antagonistes, il faut à la fois critiquer nos manières de nous organiser (pour faire évoluer le statut-quo) et

argument qui dit : « Ces espèces menacées sont plus menacées par d’autres facteurs que par la chasse, donc la chasse n’est pas le problème » Et cet argument-là est, lui, un véritable sophisme, celui de la double faute, du « y a pire ailleurs » ou du Whataboutisme qui consiste à demander pourquoi on ne parle du problème Y au lieu de s’intéresser au problème X… sans essayer de montrer qu’on a tort de penser que X est un problème. Cela s’appelle aussi noyer le poisson.

« La chasse doit-elle cesser ? » (Youtube, 1h54)

Plutôt que de passer son temps à critiquer X (progressiste, mais qui n'est pas parfait), on devrait critiquer Y (ouvertement réactionnaire).

Ça s'applique entre autre aux sujets suivants :

J'ai envie de paraphraser la chose ainsi : « Plutôt que de critiquer notre manière de nous organiser, on devrait aller taper sur nos adversaires réels ».

Et je suis tenté d'y voir une moisissure argumentative. Il me semble qu'il s'agit d'une manière d'éviter le débat