> j'apprends peu à peu que la libération d'un corps passe par le réapprentissage d'une écoute à son endroit. Il faut en entendre les nœuds, les limites, pour refaire sa place à la délicatesse, au désir. > Apprendre à désirer à nouveau comme la première tige qui sort de terre désire la lumière. Un mouvement qui nait en soi et s'épanouit dans la réciprocité d'une r encontre. C'est cette même délicatesse, cette même attention à la réciprocité, que je cherche dans le rapport au petit monde qui m'accueille. > Dans nos histoires, ce sont les mortes qui font avancer la narration : elles en emmènent une partie dans le trépas, sement chez les vivants et les vivantes, des pistes et des absences pour qu'après elle, la suite s'écrive. > Un « à quoi bon » grandit, toujours plus fort. À quoi bon l'école, le travail, la promotion d'un livre, les voyages dans un monde qui brûle. À quoi bon quand on pourrait rester ensemble au jardin, ramasser les dernières tomates pour en faire des confitures. Puis accueillir l'automne comme un vieil ami et écouter la mélancolie dont il a toujours porté le nom. Les saisons changent avec elle le monde s'altère et il nous manque encore le temps de l'attention à leur endroit. Je voudrais vivre au monde comme on s'allonge près d'un corps aimé et en souffrance, écouter sa respiration difficile, couper les derniers instants, livrée à l'incertitude de ce qui vient mais en vie. Résolu en vie.