PyconFR 2015 — Table ronde diversité #################################### :date: 2015.10.17 :category: pyconfr2015 :unlisted: true .. note:: Voici quelques notes prises durant la PyconFR 2015, à Pau. N'hésitez pas à les completer si besoin. *Prise de notes: Gordon et Alexis* **Présent·e·s: Jean Phillipe, Laurence (Directrice de l'école qui acueille la Pycon), Amandine, Vivianne, Anna (de django carrots) + representes de django girls bordeaux (Laurenne et Alexia).** **JP — Pourquoi**:On a eu une discussion sur la ML de l'AFPy suite à une décision de l'afpy de ne pas financer un évènement qui n'était pas ouvert à tous-tes (restreint aux femmes et personnes trans). Cette décision à été prise conformément a la charte de l'AFPY qui dit que les evènements promus sont ouverts à tous. Ce qui veut dire que cela n'inclue pas les évènement exclusifs. (Je n'ai jamais demandé de financement à l'AFPY. J'ai juste demandé la diffusion sur la mailing interne de la création de Pyladies Paris. Je ne sais pas d'où vient cette histoire de financement! Pyladies Paris) Suite à ça, une modification de la charte à été proposée. Demain matin, la modification de la charte sera proposée lors de l'AG. Suite à la proposition de modification, les discussions se sont enchainées, avec des points de vue divergents. Cette table ronde vient donc dans ce contexte. I BD d'introduction: http://www.commitstrip.com/fr/2015/09/17/meanwhile-in-a-parallel-universe-2/ Tour de présentation: ===================== - Laurence directrice de l'école qui accueille d'évènement, docteure en Maths. Contente de voir que la tendance s'inverse un peu (de plus en plus de filles). - Vivianne, maitre de conférence en informatique à paris sud. Études dans un milieu assez masculin. Dans le domaine du developpement pour la recherche, ou des environnements techniques, c'est très masculin. Essaye de voir comment faire pour que les filles s'intéressent plus a l'informatique. - Amandine Neyrolle, diplomée d'école de commerce (plutot 50% fille/garcon dans ces fillières). Intégrée le monde de l'informatique par la suite en autodidacte et formations. Rencontré la créatrice de pyladies et discuté de ces questions. - Laurenne Chelan, organistrice des django girls bdx. Nouvelle dans cet univers. Travaille dans des musées de science depuis quelques années. L'idée de dj girs bdx part de l'idée de découvrir le code. Les djangogirls viennent de berlin, créé par ???. - Alexia Sumois. organisatrice de django girls bdx. Nouvelle dans le milieu du code. Les conférences d'aujourd'hui on donné envie d'apprendre. - Anna, créatrice de 4ideas. Essaye de faire en sorte que plus de femmes viennent dans l'IT. En reconversion pro. Choisi ce domaine il ya un an. Trouve que ce sujet est vraiment extremement important, et sur lequel il est possible de faire quelque chose, et d'influencer positivement. L'idée étant de démystifier l'IT, et laisser le choix aux femmes de choisir cette profession. - Jean Phillipe Campguillhem, secrétaire de l'AFPY Pourquoi Django Girls ? ======================= **Alexia** — Le déclencheur de cette aventure vient des goodies (!). La décoration de l'évènement a attiré l'attention et donné envie de creuser. **Laurenne** — C’est pour ça qu’on se pose la question « comment attirer ces publics, ces personnes-là ? », importance de l’image qu’on renvoie. Ce n’est pas tant une question de genre, mais d’initié·e·s : on a souvent peur d’entrer dans ce milieu. Django-girls vise une plus grande bienveillancet Carte de la convivialité, chaleureux, et facile d'accès pour les débutants. Tout est livré clé en main, et l'évènement est facile à prendre en main. Le 28 oct à bordeau, recherche de coachs / sponsors pour l'évènement. http://djangogirls.com/bordeaux **Laurence** — Aspect macho présent dans la communication de l’école (pas forcément explicite). « On a toujours dessiné des symboles de métiers identifiés par des garçons » **Laurenceu** — Il y a une partie d'inconscient dans l'ensemble de l'enseignement qui est donné. Il y a peu de candidates qui essayent. Pas question de discrimination positive puisque cela a des effets indésirables (communautarisme). La question est tout de meme posée, mais il est impensable d'accepter des gens grace / a cause de leur genre. L'ambiance change lorsqu'il y a de la mixité. À la recherche d’idées pour faire venir plus de candidates. **Viviane** — En tant que femme, on reçoit en permanence le message que ce métier n’est pas fait pour nous. Ces messages ont un impact, le résultat est que les filles ne vont pas dans les écoles d’informatiques. Il faut aller convaincre les jeunes filles que c’est aussi fait pour elles. Ça passe par changer les plaquettes. Il faut réussir à changer l'image existante des confs / communautés. Un développeur peut aussi etre une développeuse. Dans l'assemblée, on se rend compte que certaines femmes sont en dehors du parcours. Il faut qu'en tant que communauté on soit capables d'accueillir les nouvelles / nouveaux. C’est en ayant une diversité qu’on parviendra à changer l’image du métier. Les rencontres pyladies permettent aussi de rencontrer d'autres femmes qui ont les mêmes problématiques. Accompagner les nouvelles entrantes pour trouver du boulot, découvrir l'AFPY et les initatives existantes. Les initiatives existantes django girls / pyladies est très important. **Amandine** — C’est pourquoi ce genre d’évènements non-mixtes permet de faire des séances de rattrapage pour permettre d’intégrer la communauté dans son ensemble. C’est le point clé pour faire accepter ce genre d’initiatives. **Laurenne** — DjangoGirls et Django Carrots ne sont pas des évènements excluants. Ils sont simplement orientés en priorité aux femmes. Sur la question de « comment amener des jeunes filles vers ces études-là », ça se joue bien avant, dans l’enfance, bien avant l’école. cf les jeux genrés. Il faut travailler à ce niveau-là. **Anna** — Pour illustrer ce que dit Laurenne, l'importance des clichés existants. Avant le mi-80s, il y avait autant de femmes que dans d'autres domaines. Si on regarde les stats, dans tousles autres domaines, le pourcentage de femmes augmente. Et en IT, en 84 il y a un pic qui inverse la tendance. Ce sont des stats américaines. A priori cela s'applique aussi en Europe. En IT, la culture qui à été créé autour des hackers qui ont des super pouvoirs, mangent des pizzas, etc. Ces clichés ont influencé le monde. Nous ne sommes pas complètement autonomes, et nous sommes influencés par la culture autour de nous. Les dommages qui ont été fait dans le domaine de l'IT sont graves, et il est important de renverser la tendance. La question de l'image est centrale. Les personnes ont besoin de place pour faire leurs évènements. Il est important de comprendre et respecter que les autres veuillent faire de la discrimination positive. Ce sont des actions qui sont supportées par la France. Ce sont des valeurs qui sont beaucoup lus fortes en France qu'ailleurs (Anna souligne qu'elle est Polonaise). On devrait respecter ce droit. **Vivianne** — Certaines evènements sont non-mixtes (pour les personnes qui s'identifient comme des femmes). Ce ne doit pas etre les seules initiatives. Elle est pour la mixté. PyLadies est assez spécifique : ce n’est pas de la formation, mais principalement des évènements tournés autour du réseau. Il est important d'avoir un endroit ou les jeunes femmes seront moins imprésionnées. Les situations exposées dans la BD sont réelles. De se retrouver dans un environnement où elles sont sûres qu’elles ne subiront pas de micro-agressions. **Laurence** — Témoignage d'une mère qui dit à sa fille, en passant devant un panneau de l'école, mentionnant maths et informatique, et qui dit à sa fille « oh non, c'est pas pour toi ça » . On dit « attention les garçons, vous devez être sympas avec les filles ». Les garçons ont envie que ça se passe bien avec les filles. **JP** — Sans revenir sur les décisions qui ont été prises, nous n'avons pas dit que nous étions contre ces évènements (à l'AFPY). A plusieurs reprises, j'ai du faire des blagues sexistes. Évidemment qu'on est mieux ensemble. Pour revenir sur la discussion de la mailing-list, je me suis rendu compte que j'avais un regard biaisé. Si on en est la, c'est quil y a énormement de travail. Que faire, du coup ? En tant qu'hommes ? Qu'association ? Si il est necessaire de créer une zone de confort / sécurité, c'est qu'il y a une zone d'inconfort / insécurité qui est forte. Les couleurs, les jolis goodies, sont le sommet de l’iceberg. Rappel de l'éxistence du Code of Conduct : il y a déjà eu des incidents par le passé. On passe la parole à Florent, qui est à l’origine du CoC. Remerciement envers les intervenantes. **Florent (vice secrétaire de l'AFPY)** — Comme le dit JP, un code of conduct est affiché devant toutes les portes et à l'entrée. Tout le monde n’aimait pas forcément l’idée d’en avoir, on a fini par trancher. Le but est d’avoir des endroits safes. Avant d’avoir un CoC, on ne peut pas dire qu’on soit safes, envers l'ensemble des minorités. On a écrit le CoC en conséquence des agressions. Aujourd’hui, pas de tolérance pour des comportements qui n’ont pas lieu d’être (qu’on a définis comme tels). Ça fonctionne sur la dénonciation lorsque l’on est témoin de ça. On n’a pas vraiment de mal à rencontrer des femmes, mais plus de mal à faire comprendre qu’elles sont bienvenues. Impact important de blagues sexistes, qu’on défend comme « c’est pour rire ». Merci de lire le Code of Conduct. Les blagues sexistes etc. ne sont pas les bienvenues. Merci de réagir lors de ces cas. Questions. ========== **Questiond de Gawel**: Question pour Amandine. Est-ce que tu te sens bien à l'AFPY ? Si non, que faire pour que tu te sente mieux ? Amandine — Oui je me sens bien, est-ce qu’il y a eu des évènements ? oui, sans doute mais j’y suis aguerrie, donc je me rends peu compte. Qu’est-ce qu’on peut faire ? L’idée du CoC est d’aller à l’encontre des comportements négatifs, mais l’idée derrière est une ouverture à la différence dans son ensemble, promouvoir l’ouverture à l’autre et à la différence. L’enjeu culturel est d’arriver à changer d’état d’esprit et d’identifier ces biais cognitifs. Il faudrait pas qu’on se dise « ho là là, il y a une fille, faut rien dire sinon je vais me faire taper » Il faut cultiver la différence. et être curieux/se. **Question** : « c’est pas fait pour moi », mais plutôt « je suis mauvais, donc je dois travailler », on en revient à l’importance de l’éducation. Il faut continuer de pointer du doigt les problèmes. Je suis aussi membre d’un LUG, nous sommes entre hommes diplomés blancs de 30 à 40 ans. La réflexion sur les plaquettes pas accueillantes est pertinente : le site de l’asso est très masculin. **Question de Bruno**. Pour l’école: quand j’étais étudiant, 20% de filles. (Aujourd’hui on est partis de 7/8% pour arriver à 15%). Est-ce que les filles réussissent plus ? Laurence — on n’a pas de stats, mais elles posent moins de problèmes. Les filles sont favorisées par les employeurs. Vivianne — la motivation des filles à la sortie est identique aux garçons, mais tout n’est pas rose. En entretien par exemple, ils sont faits par des hommes, mais au niveau des stats, le nombre de femmes qui quittent le milieu est important. Effort à faire au niveau de la communauté, des entreprises. Schémas masculins, mais sur le long terme, on subit des agressions. Difficile de rester dans le métier et faire une carrière intéressante, à compétences/motivation identiques aux hommes. Il faut en avoir conscience **Question de Benoit**: il y a peut-être une façon de créer des lieux/évènements protégés, en utilisant ceux qui existent déjà. Est-ce qu’on peut aller organiser des évènements dans des écoles/lycées, des endroits où les gens se sentent déjà à l’aise, où les populations sont plus représentées ? Vivianne — ça se fait. En tant qu’enseignante, dès que j’ai une occasion, que ce soit pour aller chercher des JF ou des étudiants maths/infos, même si c’est ouvert à tous, je le fais. Si c’est que des hommes, les femmes n’ont pas envie d’y aller. Laurenne — c’est quelque chose qui se fait beaucoup. On met en avant des femmes chercheuses dès qu’on le peut. **Question d'Alexis** : je suis très content qu’il y ait cette discussion qui se fasse. Question par rapport aux discriminations positives, qu’on a pu voir par le passé (notamment lors de conférences). Difficile de dire « on va préférer des femmes ». Question irrésolue, parce que pour faire évoluer, on a besoin d'initier quelque chose, d’essayer. Mais ça a un côté dérangeant. Vivianne — à la PyCon (US), j’ai été impressionnée du nombre de femmes qui parlaient. On va pas mettre un quota, ça serait stupide, on va forcer personne. Mais il faut en avoir conscience. Cette année, on est 4 oratrices, y’a du travail à faire. En tant qu’hommes, il faut aussi se mettre en retrait et inviter des femmes à en parler à notre place. Faire le pas d'aller faire un exposé dans une communauté où on ne se sent pas à sa place (même si on lutte contre) est difficile. Inviter des gens, sans forcément passer par un énorme processus. Ça passe par des events comme PyLadies. Anna — pour les personnes par encore convaincues, juste apres le droit de vote des femmes en 46, à l'assemblée nationale il y avait très peu de femmes. Puis en 93, 6.1% apres que des mesures aient été prises. Ensuite de femmes puis vers 20% Les choses ne vont pas se changer toutes seules. Il est necessaire d'avoir du temps pour faire évoluer les choses. Il est important de noter que PyconFR fait déjà des choses. Et lors de django carrots, je me suis sentie très accueillie. J'ai eu beaucoup de très bonnes expériences avec des personnes qui étaient prêtes à aider. JP — Remerciement pour Rémy qui abat un travail de ouf. C'est grace à Rémy si il y a django carrots demain. Il faut faire des choses. :-) Merci !