--- title: Oser la confiance author: Bertrand Martin, Vincent Lenhardt, Bruno Jarrosson --- On m'a conseillé ce livre, voici donc quelques notes. Je ne partais pas gagnant parce que j'avais un peu peur de l'approche très « managériale », mais (bien qu'elle soit présente) ce n'était pas bloquant pour moi. J'ai eu quelques belles surprises au passage. Le tout est quand même emprunt d'une vision capitaliste du monde, dans laquelle la croissance des entreprises est indispensable. Ça mis de côté, plein de bons bouts. > Ainsi, peu à peu, sont sorties les conditions de la libération de l'énergie: > > - La franchise sur la réalité de la situation. > - L'appel à tous, qui reconnaît la valeur de chacun et solidarise l'entreprise. > - Pas d'exclu. > - L'écoute préalable à toute déclaration pour ouvrir le champ sans limites. > - La liberté jusqu'au bout, sans contrôle, qui responsabilise et permet l'appropriation. > - La confiance jusqu'au bout qui appelle la confiance. > > – page 33. Une liste intéressante à plein d'égards. Il est rappelé à plusieurs endroits le rôle de la « confiance jusqu'au bout », qu'on peut opposer à la méfiance, je crois. --- > Cette confiance, qui naît et se nourrit de réciprocité n'est-elle pas une folie ? C'est pourtant bien dans ce regard que l'autre peut se construire. Et la méfiance, si minime soit-elle, est destructrice. > > Permettre l'appropriation qui engendre la motivation, c'est accepter de se dépouiller. **Est-il acceptable, est-il même normal pour celui qui a la responsabilité du pouvoir d'abandonner ainsi son pouvoir, d'en abandonner l'exercice, même en partie ? Le pouvoir est si agréable.** > > Respecter la parole et la pensée de l'autre, lui laisser cet espace de liberté qui lui permettra d'exercer ses talents et sa responsabilité, de développer son jugement, est bien difficile lorsque l'on croit détenir la vérité. Il est bien réconfortant de croire que l'on sait. Un chef d'entreprise me disait : « Le plus difficile pour moi, c'est de me taire lorsque je connais la solution… » > > Donner l'autonomie, la liberté qui va permettre la croissance de la personne, n'est-ce pas prendre le risque de l'erreur, de l'accident, de l'incohérence ? Casser l'ordre qui fige, qui empêche d'avancer, laisser s'établir et durer un désordre chaotique d'où pourra jaillir la vie, est-ce bien acceptable ? > > **Ces questions [...] sont des interrogations jamais closes comme des appels, des fenêtres toujours ouvertes vers un avenir meilleur. Elles dépendent [...] de nos convictions, mais aussi de nos limites et de nos peurs.** > > Tenter d'y répondre, c'est accepter de se remettre en question et avancer, c'est un cheminement individuel et collectif où chaque pas assuré, chaque étape atteinte, est un nouveau point de départ. > > — page 65. --- > Il s'agit [...] de retrouver ce que l'on appelle la combinaison de la Protection, de la Permission, et de la Puissance [en analyse transactionnelle]. > > Par Protection, on entend toutes les interventions qui définissent les règles du jeu, les valeurs qui vont être mises en œuvre (confiance, transparence, language de vérité, respect des personnes, désir d'encouragement, considération de l'autre, écoute…). **Cette Protection est aussi la garantie qu'en cas de difficulté, de fragilité ou d'erreur, la personne trouvera un appui**, conformément à une règle du jeu clairement définie [...] de façon a protéger l'équipe, tant des dangers venant de l'extérieur que de ses propres fragilités internes. > > De même que l'on ne part pas en montagne sans cordes et matériel pour éviter les accidents, la prise de risque nécessaire au changement doit être « assurée », « protégée ». Je ne connais pas bien l'analyse transactionnelle, mais je m'en méfie un peu, surement plus par ignorance que par connaissance. Je trouve cependant que les différents « P » (Protection, Permission, Puissance) qui sont proposés sont intéressants quand il s'agit de parler de confiance, de légitimité et de collaboration. Je suis content de rencontrer ces termes. > [...] La Permission est [...] le pouvoir de dire oui, ce qui suppose de la part des protagonistes [...] une attitude de « parent nourricier » qui soutient, encourage, met de la chaleur, crée de la confiance, met en œuvre chez les personnes l'effet « Pygmalion ». Il évoque la métaphore de « la belle au bois dormant » (je paraphrase) 1. Le poison commence à se diriger vers le cœur 2. Une bonne fée l'endort pour la protégér 3. Un prince charmant veut la réveiller, pensant la sauver, mais… 4. Quand elle se réveille, le poison continue son chemin et la tue. > Combien de formateurs [...] se prévalent de ce beau rôle [...] et amènent les individus ou les organisations à vivre des exp^ériences apparemment souhaitables ou désirées dont l'issue est plus ou moins fatale. On invite les personnes à s'exprimer et on les sanctionne ensuite. > Non ! Attention: pas de Permission sans Protection préalable. > > – page 70-71. --- > Le circuit de la confiance > > - Protection et permission visant à la confiance > - Régulation (partage des représentations) > - Subtilité, reconnaissance de l'autre comme sujet > - Intimité, partage des confidences > - Solidarité > - Créativité, résolution de problèmes > - Opérationnalité débloquée et performante > - Résultats et feedback > - Satisfaction, motivation > - retour à la première étape > > – page 78 --- ## Faire équipe