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title: Refuser d'être un homme
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author: John Stolenberg
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tags: féminisme
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masculinisme
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headline: Pour en finir avec la virilité
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read_on: Octobre 2019
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image: https://www.syllepse.net/syllepse_images/produits/refuser_d_etre_un_homme.jpg
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## Mise en situation historique et politique
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> Contrairement à ce que prétendent ses opposants, le féminisme radical n'a pas jeté la pierre à une classe biologiquement déterminée, « les hommes », mais à un système de valeurs : une éthique de l'injustice à laquelle on avait conditionné tout l'érotisme, aussi bien celui des femmes que des hommes.
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> Personne n'étant blanc avant d'arriver en Amérique, Il a fallu des générations, et énormément de coercition, avant que ce pays ne devienne blanc. L'Amerique est devenue blanche […] par nécessité de nier la présence des Noir⋅es et de justifier leur assujettissement.
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>[…] Le projet de différencier des « masculinités » est la plupart du temps une résistance à la critique féministe radicale du masculin en tant que tel. Car [l'exploration des masculinités] reste en deça du problème de base, faute d'une entière reconnaissance du mensonge sous-jacent au principe masculin — la domination politique structurelle sans laquelle le masculin n'a aucun sens social ou subjectif — le paradigme des « masculinités » ne sert, au plan théorique, qu'à induire en erreur une nouvelle génération de plus.
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Texte qui à été repris de « Race Traitor », 1994, 36-37, et adapté pour parler du sexisme, plutôt que du racisme. Le propos de Stolenberg est ici de dire que beaucoup est à reprendre de ce qui à été fait pour la lutte des Noir⋅es.
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> **Les règles du *boy's club* ne nécessitent pas que tous ses membres soient des adeptes de la domination masculine, mais simplement qu'iels se plient aux préjugés des autres**. La nécessité de maintenir la solidarité de classe de sexe impose une conformité étouffante aux hommes sur tout question touchant de près ou de loin au sexe.
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> **La façon d'abolir le principe masculin est de perturber cette conformité**. Si suffisamment de gens qui paraissent masculins dérogent aux règles du masculin, leur existence ne peut être passée sous silence. **S'il devient impossible pour les tenants des règles du masculin de parler au nom de tous ceux qui paraissent masculins, la classe masculine de sexe cessera d'exister**. Combien faudra-il être ? Personne ne peut le dire à coup sur. C'est un peu comme le problème de l'argent : combien faut-il de fausses monnaies en circulation pour détruire la valeur de la monnaie officielle ? La réponse est bien moins que la majorité, juste assez pour miner la confiance du public dans la version officielle.
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C'est le postulat même de ce bouquin dont il est question ici : si on refuse d'être un homme, alors on cesse de faire exister cette scission homme/femme, et pour pouvoir refuser cette classe homme, alors il faut sortir des rangs, perturber cette conformité.
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## L'éthique du violeur
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> Dans la logique tordue de l'éthique du violeur, **c'est la victime qui est coupable au bout du compte**; la victime est responsable, **c'est elle qui a commis la faute**. […] Les idées reçues liées à cette éthique prolifèrent : les femmes veulent être violées, les femmes méritent d'être violées, les femmes provoquent le viol […]. Le poids social de ces idées est tel que **beaucoup de victimes de viol** craignent de révéler à quiconque ce qui leur est arrivé, **s'imaginant en être elles-mêmes la cause**.
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Il me semble que quelque part c'est un mécanisme de retournement de situation assez classique. Je me demande si ce n'est pas théorisé par le « Petit guide d'autodéfense intellectuel » ?
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