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# Accueil, transmission et confiance
*Article écrit d'abord début Mai 2022, puis mis à jour au grès de mes apprentissages.*
Nous avons depuis peu une nouvelle recrue à la brasserie. Je m'en réjouis pour plusieurs raisons :
- Ma charge de travail devrait baisser de manière considérable et me permettre d'avancer sur des sujets de fond, pour progressivement changer l'équilibre dans mon métier ;
- J'ai désormais quelqu'une avec qui échanger sur les problématiques techniques du métier de livreur⋅euse / commercial⋅e ;
- Le collectif s'enrichit d'une nouvelle personne, avec sa vision des choses, son recul et sa culture.
Mais cela me fait aussi peur : cela va nécessairement bousculer l'équilibre — parfois fragile — en place entre les associés actuels. Même si je vois cette évolution d'un bon œil, les transitions sont parfois difficiles.
Il me semble qu'il y a plusieurs enjeux autour de cette question :
1. Mettre la personne en confiance ;
1. Organiser la transmission des connaissances ;
1. Réussir à faire confiance ;
1. Accepter son rôle de « mentor » ;
1. La peur d'être jugé⋅e ;
1. Accepter l'altérité ;
1. Diminuer les attentes sur l'autre ;
## Mettre en confiance
Pas forcément facile d'arriver dans un nouveau milieu où il faut faire ses preuves. Il y a toute une culture à apprendre et on peut facilement se mettre la pression.
Ce que j'ai tenté, c'est de mettre l'autre en confiance : il y a le droit de faire des erreurs, et c'est même normal et attendu. Il faut réussir à poser un cadre bienveillant où les questions sont bienvenues.
## Organiser la transmission des connaissances
Dans des cas d'école, la transmission des connaissances est chose plutôt aisée, parce que les connaissances sont bien cernées. Par exemple, si je dois apprendre à quelqu'un à brasser, il y a toute une documentation disponible sur le sujet, et il est fort probable que la nouvelle recrue les ait déjà lues, voir même arrive avec des compétences bien ancrées.
Mais dans mon cas, les connaissances sont plutôt organiques. Je m'occupe des ventes à la brasserie, je n'ai jamais eu aucune formation sur le sujet et la plupart des informations sont uniquement… dans mon cerveau.
Pas facile pour l'arrivant⋅e de se frayer un chemin la dedans. On a donc mis en place des outils pour faciliter la transmission de connaissances
## Diminuer les attentes sur l'autre
Pour ma part, j'avais un beau caillou dans la chaussure : l'accueil s'est fait alors que j'étais un peu en bout de course, et s'est fait attendre durant plusieurs mois.
L'envie d'avoir quelqu'un⋅e qui prenne le relai était donc forte, et j'ai souhaité me délester de ma responsabilité un peu trop vite. J'étais content de le faire, et je pensais alors que ce n'était pas « trop ». Je pense maintenant que c'était une erreur.
Cela à eu pour effet d'augmenter les attentes, alors que j'ai l'impression que les maintenir assez basses dans un premier temps permet à l'arrivant⋅e de se frayer un chemin, et d'apprendre à son rythme.
## Apprendre à faire confiance
Quand une nouvelle personne arrive dans une équipe, les membres historiques essayent de se faire un avis sur cette personne : on cherche à connaître l'autre. Dans un cas comme le notre (coopérative) les enjeux sont d'autant plus importants : « Est-ce qu'on s'est trompé ? »
Ça peut mettre la pression. J'ai trouvé que faire confiance par défaut était un bon moyen de baisser cette pression.
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Un des éléments importants pour moi à été la fiabilité : si quelque chose est dit, alors c'est fait.
Ça prends du temps et c'est normal. Donner ma confiance est quelque chose que je fais difficilement, c'est me rendre vulnérable.
La confiance semble centrale ici. Il me semble qu'il existe deux types de confiance :
1. *Laisser la possibilité de se tromper* : il est possible de faire confiance à l'autre dans son apprentissage, pour qu'iel se sente légitime à faire *ses* choix, ceux qu'il⋅elle estimera les bons, et qui seront donc les bons — par définition ;
2. La *confiance relationnelle*, de l'ordre des relations inter-personnelles, de la relation à l'autre. Parce que c'est aussi une rencontre, et que je cherche à créer des relations de travail où l'on peut se dire les choses sans se blesser, en confiance donc.